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HUMOUR EN POÉSIE

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HUMOUR EN POÉSIE

Le sourire est partout, même en poésie. Le genre n'est pas nouveau. Qu'il
s'agisse d'à-peu-près, de calembours, de galéjades, l'humour fait partie
intégrante de l'esprit car il est un exercice bénéfique qui s'attache à
souligner le caractère comique, absurde ou insolite d'une situation. Il
apporte une sensation de légèreté tout en favorisant la communication.
Le rire est par nature subjectif car il suppose le partage et la complicité.

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POÈMES D'HUMOUR

BON PIED BON ŒIL

Avoir les pieds sur terre, avoir le pied marin,
Avoir bon pied, bon œil, c’est au pied de la lettre
Retomber sur ses pieds, il faut le reconnaitre,
Sans sauter à pieds joints et paraître bourrin.

C’est ainsi qu’à pied d’œuvre, un pied à l’étrier,
Sans agir comme un pied, et toujours de pied ferme,
Surtout sans perdre pied, sans vous faire prier,
Sachant quel pied danser : l’assurance est le germe.

Souvent au pied levé cette belle attitude
Vous remettra sur pieds, sans être pieds au mur ;
Vous lèverez le pied, loin de l' inquiétude,
Jamais sur pied de guerre et le sentiment pur.

Ni pieds et poings liés, charmé par un bien-être,
Sur votre piédestal – et sans épine au pied,
Vous foulerez aux pieds, qui sait, de main de maître,
Tout ce qui en sous-main peut être un croche-pied.

Et sans traîner des pieds, plutôt la main heureuse,
Lorsque vous devrez mettre une chose sur pied,
La mainmise sur tout, posture généreuse,
Gardant pied au plancher, vous direz : "ça me sied !".

Adroit vous ne serez colosse aux pied d'argile
Qui ferait vainement des pieds et puis des mains ;
Savoir se prendre en main est l'épilogue agile
Qui vous mettra sur pieds aux plus beaux lendemains.

ANDRÉ

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CENT FOIS SUR LE MÉTIER ...

"Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage" ;
Sage réflexion, bien inspiré discours ;
Mais avez-vous pensé que séduit par l'adage,
Vous risquez de rester sur celui-ci à court.

Si pour chaque syllabe il y a du ratage,
Monsieur Boileau, hélas, ne viendra au secours ;
Et vous prendrez racine en une même page,
À perpète bloqué au début du parcours.

À petite vitesse, au travaill vous rasant,
Vous chercherez en vain le bon mot séduisant
Qui, comme par magie, dénouera votre quête.

Il existe pourtant une solution :
Lire les grands auteurs, et sans restriction ;
Vous apprendrez beaucoup : ce sera plus chouette !

Votre ouvrage sera peut-être un peu bancal,
Mais il tiendra sur pieds car ceux-ci sont la norme.
Ça vous fera la main, rendra service énorme,

Puisque sachant déjà qu'un son né sans défaut
Pour l'accord musical est d'abord ce qu'il faut !

ANDRÉ

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LE PRIVILÈGE DE L'ÂGE.

Ça marque beaucoup moins d'avoir pris quelques rides
Que d'être plein d'arthrose et de douleurs de dos
Ou bien souffrir sans fin de ses hémorroïdes ;
S'il n'y a pas le feu, gare au dégâts des os !

Tous ces petits bobos qui viennent avec l'âge,
Problèmes d'audition, d'articulations,
Cellulite, embonpoint (au doux nom d'enrobage),
Sont le prix récolté de ces collections.

Il y a le jeune âge et puis le... moyen-âge,
L'âge de la retraite, ou bien de l'âge mûr,
Celui, bien gratiné, souffrant quelque dommage,
Qui nous vaut la décote à l'argus, ça c'est sûr !

Car il y a, bien sûr, les "vieillir avant l'âge",
Obsédés par le temps et par son processus,
Qui sont largués très tôt, sans droit de rattrapage,
Et dont la tronche en biais fera le consensus.

Notre mentalité diffère avec notre âge ;
On a l'âge, après tout, qu'on livre sur son front ;
Il faut savoir vieillir, accepter l'arbitrage,
Pour qu'une ride en plus ne devienne un affront.

ANDRÉ

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SOUS LE MEILLEUR CÔTÉ TÂCHONS DE VOIR LES CHOSES*

Je n’ai jamais passé la vie à me morfondre
Pour un petit souci, nullement important ;
Et, si quelque tracas essaie de me confondre,
D’un revers de l’esprit je le classe partant.

Oh ! il m’arrive bien quelque menue misère
Comme tout un chacun, je ne peux le nier ;
En pareil cas, bien sûr, comme il se doit je gère
Le petit embarras, nullement prisonnier.

Je me fréquente assez en mon imaginaire
Pour parer, modéré, et assez cartésien,
Aux vertus de l’esprit, mon corps en partenaire,
L’un protégeant l’autre et renforçant le lien.

Je suis un optimiste, et telle est ma nature
Pour être en harmonie, sans zèle et sans excès,
À un mode de vie qui est ma signature,
Et offrir à autrui la clé de cet accès.

Tel est mon jugement et ma philosophie :
Toujours la bonne humeur irrigue mon esprit,
Exigeant de moi-même à ce que je m’y fie,
Confiant en la paix dont mon être est pétri.

Car la « sérénité demeure une conquête »,
Disait André Maurois, avec intensité.
Cette citation, j’en ai fait ma recette,
Plus qu’un but, un devoir, dont je suis habité.

L’optimiste est celui qui sait le monde austère ;
Pessimiste est celui qui le voit chaque jour.
L’un rit pour oublier, ainsi il se libère,
L’autre pleure et oublie qu’il faut rire à son tour.

Quelle moralité déduire en épilogue,
Sinon ces quelques vers pouvant faire germer
Que n’étant pas devin, mais un peu psychologue,
Un brin d’insouciance à pouvoir de charmer.


* Titre emprunté à Alphonse Karr


ANDRÉ

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ALEXANDRE LE GRAND

Parodie

Alexandre le Grand, rentrant dans Babylone,
Et n’y voyant dégun s’écria : "Ya personne !".
Droit sur son canasson, l’œil perçant aguerri,
Le Roi de Macédoine eut le regard aigri.

Fourbu et dépité, il piqua sa colère,
Constatant qu’il était dans la pire galère.
Voyant que tout allait, hélas, de biscanti (1),
Jurant à haute voix, il fut anéanti…

Son armée épuisée, il parla aux brigades
Détrompées l’écoutant, les regards bien maussades :
"Fan de chichourle (2) amis, où sont passés ces cons ?"
Son visage, soudain, devenant rubicond.

"Il faudra", reprit-il, "espincher (3) dans les terres,
Pour dégoter ailleurs où ils ont leurs repaires.
En attendant, soldats, un petit pénéquet (4)
Ne nous fera du mal, faute de bistroquet."

C’est ainsi que la troupe, et une fois encore,
S’endormit au désert sous les palmiers pour clore
Ce qui se devait d’être un grand exploit guerrier
Et qui, dans le fiasco, les priva de laurier.

(1) Biscanti : de travers.
(2) Fan de chichourle : marque de désarroi.
(3) Espincher : épier.
(4) Pénéquet : Un petit somme ;la sieste.

ANDRÉ

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AMBIANCE ÉLECTRIQUE

Il était une fois un jeune électricien
Désireux de "brancher" une fort jolie femme,
La trouvant "lumineuse", il y mit bien du sien,
Désirant à tout prix lui avouer sa "flamme".

Mais celle-ci voulut "éteindre" ses ardeurs
Parce que déjà "prise", annonça-t-elle entre autres.
- Je m’en "fiche", dit-il, admirant ses rondeurs :
Il était sous "tension", jouant les bons apôtres.

Dans le "fil conducteur" incitant son approche,
Et pour mieux "l’allumer" sachant qu’elle ferait
Pas mal de "résistance" avant qu’il la décroche,
Au langage "courant", poursuivit sans délai.

Mais pourquoi avez-vous autant de méfiance ?
- N’aimez-vous pas les "ohm" ? dit-il "électrisé".
Vu son style "ampoulé" et son peu d’éloquence,
Elle "péta les plombs", le ton autorisé :

- T’"ampères" pas une et t’es pas une "lumière" ;
Si je ne suis pas "Led", tu n’es pas à mon goût,
Car pour "briller", mon gars, tu n’as pas la manière…
Et, faisant "volt" face, elle tût son bagout.

Au final "éclairé", mais n’ayant plus de "jus",
Les "batteries" à plat, avant qu’il ne "disjoncte",
Tout penaud il partit. Ses plans jamais conclus
Tombèrent "pile" à l’eau comme en un mauvais conte.

Et depuis ce jour-là, il la mit en "veilleuse",
Ses buts "court-circuités", la mine sourcilleuse.

ANDRÉ

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ALORS, ÇA GAZE ?

Le pet, qu'il soit discret, malodorant, bruyant,
Sec, fluide ou bien moelleux, constitue une gamme
Où l'aisance du corps au fessier y fuyant,
Trouve dans cette issue le couloir qu'il réclame.

Le transit s'effectue en la pudique aisance
D'un son dont l'instrument plus ou moins musical,
En gère l'audition et le taux de puissance
Quand dans l'air ambiant il se perd, magistral.

Pour péter en public : pensez la météo ;
Très fidèle alliée soufflant des vents contraires,
Elle dispersera tout à fait à propos,
les relents persistants en moult itinéraires.

Les pets foireux font tache en bonne compagnie ;
Frondeurs et d'un orgueil souvent démesuré,
Expulsés dans l'ardeur, personne ne le nie,
En perte incontrôlée : gros dégât assuré !

ANDRÉ

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PETITS CONSEILS DE TOILETTE

(Poème bien torché)

Pour s’essuyer ad hoc, prenez du « Moltonel » ;
Vos fesses chériront cette triple épaisseur ;
Son papier garanti cent pour cent naturel,
Vous offrira confort et extrême douceur !

N’oubliez pas, non plus, les produits de « Lotus »
Dont la feuille toilette humide et haut de gamme,
En hygiène et fraicheur en fait ce petit plus,
Apportant l’agrément que tout coccyx réclame.

Mais il existe aussi d’autres nombreux labels
Dont les publicités, joliment « bien torchées »
(C’est le cas de le dire), et aux soins corporels,
Vantent l’arrière-train de façons bien « léchées ».

On est très attentif concernant nos « besoins »,
Quitte à nous influer, changer nos habitudes.
Et, dans la propagande, on use néanmoins
De nombreux stimuli et de sollicitudes.

De fait, le papier-cul se vend de mieux en mieux.
Même les constipés lui rendent les hommages,
Car ça les contrarie et ils sont envieux
De ceux qui de l’usage en tirent avantages.

Qu’ils soient feutrés, garnis d’arômes parfumés,
Soyeux et rembourrés, toujours bien confortables,
Dans cette « usine à gaz » les labels confirmés
Vantent leurs beaux papiers aux séants respectables.

Et c’est là que se joue le meilleur « fondement »
Dont chaque enseigne cherche, en se « bougeant les fesses »,
Le produit fabuleux et le plus performant
Pour qu’en nous essuyant les gestes soient tendresses.

Voilà une industrie qui se veut florissante
D’un marché attentif dont l’unique créneau
Est que chacun de nous aux « affaires urgentes »
Ne soit pas « emmerdé » d’être « au bout du rouleau ».

ANDRÉ

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LES MOTS D’ECOLE, LES MOTS DECOLLENT

Poème humoristique sur les homonymes

Faire des jeux de mots basés sur le mot "mot"
Offre à n’en pas douter, et sans omettre au mètre
Les pensées dépensées pour trouver "l’exquis mot",
Un ludique travail pour le maître à soumettre.

Ces "mots d’où" déguisés, loin d’être des mots doux,
Sont des maux pour les mots dont manque un mot de passe ;
C’est le "bon heurt des mots" , avec eux on découd,
Et des coups on en prend… sagace, ça agace !

Faut-il les "mots d’école" ou que les "mots décollent" ?
Que l’on trouve un "mot tôt", que l’on trouve un "mot tard",
Des colles dans les mots, quand on gagne : ils s’envolent !
Entre deux mots, souvent, le moindre a plus de fard.

Et s'ils sont bien placés alors les "mots nuement",
S'exposent, immortels, en mille et un visages ;
Aux vers les "mots rient bons", se soumettent dûment
Pour que chaque "mot mis" en goûte les usages.

ANDRÉ

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LE VÊTEMENT DU PARAÎTRE

Poème humoristique sur les allitérations

Étant presque aussi bon que ce qu'il croyait être,
Il fut ce qu'il était et qu'il pensait paraitre ;
Quand il sembla changer on se dit que peut-être
D'un mieux se reconnaître il irait au bien-être.

Réglé au millimètre, il ne pouvait renaître,
Piètre, le reconnaitre, aurait fait le soumettre ;
Il ne pouvait admettre ainsi voir disparaître
Ce que son être entier était esclave et maître.

Comment, dès lors, eut-il toujours pu se repaître
De ce désir sans fin qui le suit, le pénètre,
Quand une courte vue fait que tout s'enchevêtre,
Et qu'un sot est tenté vouloir tout se permettre.

Dans le rapport de l'être à l'envi du paraître
L'esprit de pauvreté est bien celui d'omettre
Que l'apparence ruse et qu'on ne peut la mettre
Sans malice avérée : au choix s'y compromettre.

ANDRÉ

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J’AI PLANCHÉ SANS FLANCHER...

Poème phonique humoristique

J’ai planché sans flancher, aguiché, alléché
Pour quelque débouché tiré à l’arrachée ;
Pas du genre embouché j’ai été embauché,
Dépêché, détaché à la place cherchée.

Je m’y suis accroché, je m’y suis attaché ;
Ce fut un bon marché, et la mine affichée
Depuis je n’ai caché, sans cesse rabâché,
Qu’enfin j’ai décroché une place branchée.

On ne peut pas gâcher ce qu’on a démarché.
Sans avoir trébuché, réussite empochée
Et n’ayant rien lâché, me voilà bien scotché,
Pas fâché d’avoir eu la tâche dénichée.

ANDRÉ

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MINE DE RIEN

Poème humoristique en hommage à Raymond DEVOS, autodidacte et génie des mots.

Si rien ne sort de rien, un rien n’est pas grand-chose,
Mais l’absence de tout fait qu’on ne risque rien,
Puisqu’on manque de rien en sachant qu’on dispose
De rien qui contre tout nous rendrait propre à rien.

Mais rien ce n’est pas rien : si rien n’est évident
Un rien ne justifie que rien ne veut rien dire ;
On s’émeut bien d’un rien, on en est dépendant,
Puisqu’on n’a rien sans mal pour peu qu’on y aspire.

Entre si peu et moins le rien n’est pas flagrant ;
Rien de plus, toutefois, marquant sa différence,
Que si rien n’est donné "peu" devient rassurant
Quand on manque de tout et qu’un rien le nuance.

On s’habitue à tout si l’on compte sur rien,
Et heureux est celui qui plus rien ne désire ;
Il trouve un rien dans tout, il s’enrichit d’un rien
Puisqu’il ne risque rien en sachant se suffire.

Si rien ne sert à tout, tout peut servir à rien ;
Rien qu’un petit train-train où tout ou rien se gagne ;
En ne comptant sur rien c’est le plus sûr moyen
De savoir qu’après tout un rien nous accompagne.

Mais que puis-je donc faire après un tel poème ?
Rien ! puisque c’est déjà ce que j’ai fait hier ;
On me rétorquera que j’ai l’esprit bohème…
Si je n’y gagne rien, malgré tout j’en suis fier !

ANDRÉ

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GUERRE DES PANCARTES

Le propriétaire d’un fameux restaurant,
Avait comme voisin d’en face son enseigne,
Un salon funéraire. En son tempérament
Bon vivant, plein d’humour, là où le verbe règne,

Il décida, un jour, de faire de l’esprit
Aux frais de ce dernier, notant sur sa pancarte :
« Quoi qu’on dise ou qu’on fasse, et vous l'aurez compris,
Il vaut mieux être ici devant ma belle carte,

Que de se rendre en face où aucun n’est pressé ».

Son voisin, à son tour, subtil et perspicace,
Fit aussi son panneau, tout aussi bien pensé :
« Quoi qu’on dise ou qu’on voit ou encor quoi qu’on fasse,
Tous ceux qui sont ici viennent toujours d’en face. »


ANDRÉ

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DANS LE BUS

Dans le bus deux messieurs sont assis côte à côte,
Quand, soudain, l’un émet un beau rot bien bruyant.
Quinze secondes après, l’autre, pour l’anecdote,
Lâche un pet magistral du genre foudroyant.
Et, sans se démonter, il lance, maestro :
« Le même, cher monsieur, celui-là vu de dos ! »

ANDRÉ

barre-echos-2.pngSE FAIRE ENTENDRE

Les sourds sont décidés à ce qu’on les entende,
Suivis par les muets qui ont haussé le ton.
Faisant la sourde oreille à leur juste demande,
La loi est bien muette, et jamais ne répond.

Devant cet abandon, pris d’une haine aveugle,
On sent la douleur sourde ouïr dans les propos ;
Les non-voyants aussi, que le dépit aveugle,
Eux, n’en croient pas leurs yeux, y voient un vrai fiasco.

Les culs de jatte, enfin, ont ce grand avantage
De ne dire en la mort : « je pars les pieds devant ».
Tandis que les bossus, qui attendent l’orage,
Prient pour qu’un bel éclair les « fout droits », sur le champ.

Les borgnes sont mal vus, cela ne les aveugle ;
Ils ont le regard vif, rien ne peut les troubler.
Ne dormant que d’un œil, bien loin d’être une épreuve,
Au trépas ils n’auront qu’un seul œil à fermer.

Et les cons, dans tout ça ? pour eux pas de miracle ;
En surnombre croissant ils résistent au temps ;
Une bande de cons qui se donne en spectacle,
Comme au gouvernement, ça se sent important !

ANDRÉ


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DES LARMES DE BREUVAGE

Grand illuminateur de notre intelligence,
Comme disait Claudel qui l’avait bien compris,
En professeur de goût le vin délie l’esprit ;
Rendons-lui les honneurs, prêtons-lui allégeance.

Quel vin n’est-il rempli d’un bouquet de soleil ?
Dans sa robe légère il parfume le verre,
Donne du baume au cœur, puisqu’il a tout pour plaire ;
En boissons, aux saveurs, il n’a pas son pareil.

Autant commencer jeune aux bons crus vétillards ;
Le vin est innocent si l’ivrogne est coupable ;
Sans excès, le prisant d’intérêt respectable,
Platon l’a affirmé : c’est le lait des vieillards.

Quand je découvre un vin, je bois du petit lait ;
Rire en le dégustant est larmes de breuvage,
Quand en fin de repas, flanqué d’un bon fromage,
Il titille les sens, mais surtout le palais.

L’emblème de la France, on le sait, est le coq ;
Pour moi le coq-au-vin est plutôt ma bannière,
Je le dis simplement, sans aucune manière,
Et je lève mon verre aux produits du Médoc.

Sur un parking, parfois, quand plongé sur ma carte,
Un quidam veut m’aider, venant à mon secours,
Je lui dis « non monsieur, je connais le parcours,
C’est la carte des vins, avant que je reparte,

Que je consulte ainsi, évitant les bouchons.

ANDRÉ

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CINQ FRUITS, CINQ LEGUMES PAR JOUR…

Il faut manger cinq fruits, cinq légumes par jour,
Un gage de santé pas pour toutes les bourses ;
Ces quelques arguments ont plus contre que pour,
Car beaucoup d’entre nous n’en n’ont pas les ressources.

« L’oseille » est bien le fond qui nous manque le plus ;
La « fin des haricots » est début de calvaire,
Si quelques placements font « choux-blanc », sans bonus,
Les « radis », on le sait, sont le nerf de la guerre.

Pour certains « la cerise » ajoutée au gâteau,
A prendre un « avocat » peut même les conduire,
Tant ils sont endettés, acculés au poteau,
Que ramener leur « fraise » en chasse tout sourire.

Voir ses économies « mi-figue » « mi-raisin »
Après tant de labeur, travaillant pour des « prunes »,
Amène la question qui rend un peu zinzin :
Qui est le « cornichon » qui a besoin de thunes,

Sinon, en pareil cas, toujours les mêmes « poires »,
« Bananées » et « marrons », pressées comme un « citron »…
C’est « ma pomme » diront ceux qui dans leurs déboires
Fantasment au salaire, et manquent de pognon.

 Nos « grosses légumes », eux, conservent la « pêche »,
Débitant leur « salade » et nous donnant conseil,
Puisqu’aux petits « oignons » et jamais dans la dèche,
Ils dépensent leur « blé » à nul autre pareil.

ANDRÉ

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L’INDUSTRIEL ET SON NEVEU

Un riche industriel dans un état critique,
Reçoit à l’hôpital son unique héritier ;
Son neveu, près du lit, visage sympathique,
Se veut d’être agréable et fort primesautier. *

– « Que puis-je donc mon oncle, effectuer pour vous ;
Ce sera un plaisir de vous rendre service ? »
Tout congestionné, pris de quinte de toux,
Les yeux exorbités, le vieux est au supplice,

Et, dans un gargouillis plus qu’incompréhensible,
Il essaie de parler, au bord du coup de sang.
Le jeune homme s’approche, et le plus près possible,
Des lèvres de son oncle en un appel pressant :

– « Que puis-je faire pour alléger vos souffrances ? »
Le vieil homme murmure au point de perdre haleine :
– « Je t’en prie, mon neveu, cesse ces convenances
Et retire ton pied du tuyau d’oxygène ! »

ANDRÉ

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ANNIVERSAIRE MARIAGE

Deux amis se coudoient sur les quais d'un grand port,
L'un des deux annonçant ses trente ans de mariage.
Et l'autre lui demande avant d'aller à bord :
- "Qu'offres-tu à Agnès, sans doute un beau voyage ?"

- "Nous partons tous les deux sur une île déserte".
- "Ah ! quelle bonne idée d'aller là vous nicher !
Et pour vos cinquante ans, quelle autre découverte ?"
- "Aucune, mon ami, j'irai la rechercher !"

ANDRÉ
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L'ARMÉE SUISSE

Je m'en vais vous conter une histoire authentique,
Vécue par l'armée Suisse un jour d'entraînement ;
Un colonel arrive et face au régiment,
Il hurle un "garde à vous !" qui frise l'hystérique.

Mais personne ne bouge, et il est furibond.
Un capitaine passe et sa surprise est grande :
- "Mon colonel, voyons", dit d'emblée son second,
"Il faut attendre un peu que le bruit se répande !"

ANDRÉ

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ANNIVERSAIRE DE MARIAGE

Ça se passe à la ferme, et en pleine campagne,
Où deux vieux paysans fêtent leurs quarante ans
D’union, dégustant petits fours et champagne.
Jules dit à Marie, des mots attendrissants :

–« Tu te souviens, ma mie, tout au fond dans le pré,
Quand nous faisions l’amour au bord de la rivière ;
Tu t’agrippais toujours à la longue barrière,
Ton beau visage, alors, était tout empourpré ?

Tu sais, la Marie, ce qui me ferait plaisir ?
C’est qu’on refasse ça, comme en notre jeunesse. »
–« D’accord, mon gros Julot, revivons ton désir… »
Ils se rendent au champ, et l’œil plein de tendresse.

–« Mais bon sang, la Marie, tu bouges encor plus
Qu’il y a quarante sans ! » Toute pétrifiée,
Elle lui balbutie sur un ton vermoulu :
–« Maintenant la barrière est électrifiée !!! »

ANDRÉ

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CHEZ LE BOUCHER

Dans ce petit village où chacun se connaît
Un jeune homme élégant, et de bonne famille,
Entre chez son boucher et lui dit son souhait :
- "Je viens vous demander la main de votre fille".
Et le boucher répond, en parfait commerçant :
- "Avec ou bien sans os ?", le ton compatissant.

ANDRÉ

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LA CARTE D'IDENTITÉ

C'est un gars qui se rend au bureau de mairie,
Demande au guichetier avec sensiblerie :
- "C'est pour refaire ma carte d'identité."
Et l'agent lui répond avec aménité :
- "Aucun problème ; Avez-vous apporté la vieille ?"
- "Non, je suis venu seul n'estimant essentielle
La venue de ma femme, elle est à la maison !
Je n'y ai pas pensé, mais vous avez raison."

ANDRÉ

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LE GIGOLO

Dans un salon très chic une superbe femme
Danse un slow langoureux avec un gigolo ;
C’est la soirée Jet-set : rien que du haut de gamme !
La dame, ouvertement, drague avec grand culot.

« Que pensez-vous, mon cher, au sujet de ma robe,
Le décolleté n’est-il pas trop prononcé ? »

Le play-boy pas du genre à quérir dans le probe
La détaille et lui dit sur un ton bien troussé :

« Avez-vous, chère amie, des poils sur la poitrine ? »
Bien sûr que non, monsieur, le propos me confond !

« Alors c’est bien cela », avoue-t-il voix, coquine,
« Votre décolleté sans doute est trop profond ! »

ANDRÉ

barre-echos-2.pngAPRÈS LES FÊTES...

HUMOUR

La France a pris un coup de grippe et de gastro,
L'entérite devient la maladie "courante" ;
On prend son rhume en grippe et l'on se rend au trot
Aux latrines du coin, colique fulgurante.

Que vous soyez assis à table ou sur le trône,
Le va et vient fréquent donne quelque sueur ;
L'intestin , en gastro, c'est certain, ça ramone,
Le ventre barbouillé, arrière train frondeur.

Si vous êtes passé distant de la colique,
Qu'aucun excès, non plus, ou trouble digestif,
En ces fêtes n'ait mis votre côté tonique
À mal par les abus dus au climat festif,

Estimez-vous heureux, louez la providence ;
Mais par précaution, malgré tout, pesez-vous,
Il se pourrait fort bien qu'au verdict la balance
Pèse plus qu'il ne faut, assurez-en le coût.

ANDRÉ

barre-echos-2.pngLES POULETS

- « Allo, commissariat ? » ; Oui monsieur, on écoute ».
- « Voilà, j’ai écrasé deux poulets sur la route ».
- « Rien de grave monsieur, c’est la fatalité ;
Jetez-les simplement sur votre bas-côté ».
- « Bien, je vous remercie… encore une p’tite chose ? »
Et l’interlocuteur déclare ipso-facto :
- « Venons-en au concret, je fais quoi des motos ? »

ANDRÉ

barre-echos-2.pngAU COUVENT

Ça se passe au couvent, la Mère supérieure
Toujours réveillée tôt, et de bien bonne humeur,
Décide d’aller voir dans la cour intérieure
Toutes les bonnes sœurs pour prier le Seigneur.

– « Bonjour Sœur Marie-Jo, je vous trouve très bien,
Et ce que vous tissez, je l’avoue, est superbe ! »
– « Merci beaucoup ma Mère, et vos mots ont combien
Cet effet magistral que le culte exacerbe. »

La Novice, à son tour, poursuivant l’entretien,
Ne peut pas s’empêcher de dire avec réserve :
- « Vous me semblez ma Mère aller un peu moins bien,
Levée du mauvais pied, pour peu qu’on vous observe. »

La doyenne, à ces mots, montra un air perplexe,
Loin de s’en inquiéter, aussi de sourciller,
Continua sa ronde, et sans aucun complexe,
Salua chaque nonne en train de travailler.

Et chacune, pourtant, fit le même constat.
Excédée, dents serrées, à la quinzième nonne
Elle dit : « Sœur Emma croyez-vous un iota
Que je me sois levée du mauvais pied ? » aphone.

- « Oui, ma Mère c’est vrai ! », lui répond la Novice.
- « Qu’est-ce qui vous permet de pouvoir dire ça ? »
- « Oh ! ne m’en veuillez pas », dit-elle laudatrice,
« Vous marchez ce matin légèrement pied plat
Avec les sandales du Père Jean-Benoît… »

Et, depuis, le couvent eut sa crise de Foi.

ANDRÉ

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JE NE VIEILLIS PAS, JE PRENDS DE LA VALEUR !
(poème d'humour)

L'an qui me rajeunit en sa verte jouvence,
À chaque anniversaire agit contre le temps ;
Et que m'importe l'âge, en fait je m’en balance :
D'un clin d'œil je le fige, et c'est bien exaltant !

Je vis mon « Carpe Diem », je saute d’âge en âge,
Et je n’ai que celui qui s’inscrit sur mon front ;
Croyez-moi, mes Amis, pas besoin de dopage
Car tricher ce serait lui faire un bel affront.

Très bon pour la santé est un anniversaire,
Car plus en sont fêtés, et plus on devient vieux ;
Monsieur de La Palice y aurait vu critère
A quelque pléonasme un peu malicieux.

Rester jeune de cœur et pimpant de l’esprit,
Est un perpétuel et plaisant retour d’âge.
Je mesure, en ce jour, combien n’a pas de prix
La valeur ajoutée, l’humour en parrainage.

Alors quoi qu'il arrive, à moi l'aimé sourire ;
Car je cueille la vie sous son meilleur côté,
Tout en me rappelant qu’il peut arriver pire,
Rien que cela suffit pour me mettre en gaîté !

Baladin jubilant, je vis sur mon nuage,
Et, n’étant pas encor décoté par l’argus,
C’est avec grand plaisir qu’avec vous je partage
Un verre de champagne et beaucoup de tonus.

Après tout j’ai mon âge, et il a bonne mine,
Car c’est l’âge du cœur qui chaque année m’anime.

ANDRÉ

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