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Sonnets 1ère partie

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VÉNÉRATION

Si j'adule Ronsard, j'exalte Lamartine ;
Au langage fleuri de leurs vers réguliers,
Le mètre est référent des accents printaniers
Qui nourrit l'élégie où la rime butine.

Il plait à mon regard la strophe qui satine
Des mots couverts d'argent, pourtant si familiers ;
Au logis du sonnet dont je loue les lauriers,
Et que l'alexandrin, majestueux, fascine.

Silencieux témoin des siècles de beauté,
Surgissent des trésors chargés d'éternité ;
En créancier du temps : j'ai un droit d'héritage.

Je consume mes jours aux raisons du quatrain,
Dont chaque son caresse, et me donne en partage,
Cet outil poétique où mon cœur est refrain.

©SDGL - Echos Poétiques 2005

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L'ORPHISME

Quand au banquet sacré du rite de l'orphisme
Mon âme est enfermée et porte le fardeau
Dans sa prison d'airain parée d'un noir rideau,
Mes incantations louent à l'épicurisme.

Odes ensoleillées d'un preux théosophisme,
Culte religieux : ma morale en rondeau,
Tel qu'un poète Grec libéré du bandeau ;
Des doctrines je chasse un trop vif dogmatisme.

En poète discret, aux contours de mon âme,
Je colore mes vers des parfums d'une gamme,
De pensées, de clichés au flambeau de mon art.

Libéré du carcan des règles jansénistes :
Stigmates et douleurs dressés comme un rempart,
Je bénis, libre aux mots, mes concepts réformistes.

©SDGL - Echos Poétiques 2005

 

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ÉMOTION

La Nature fredonne à l'appel du printemps ;
Un silence soudain en mes sens me murmure,
Tandis qu'auprès de l'onde, où s'étend la ramure,
Le chant du rossignol embellit cet instant.

Je goûte à ce bouquet, m'enivre pour longtemps
Aux suaves senteurs d'une aura qui m'emmure
Et j'écoute cette ode où mon âme est l'armure
En son frêle cocon où je vis à plein temps ;

Qui me sauve souvent d'embarras attristant,
En cet atrabilaire outrageant assistant,
Au moment où mon cœur, angoissé dans le soir,

Cherche le réconfort, dissipe la migraine,
Et dans le crépuscule, au contact de l'espoir,
Trouve vitalité dans le breuil, mon domaine.

©SDGL - Echos Poétiques
 
 
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RÊVERIE

Pétri de souvenirs exquis de mon enfance
Je goûte à l'agrément de leur tendre chaleur ;
Envahi par le songe, où le rêve aguicheur
Me plonge en des pensées fleuries de providence.

Mon cœur ouvre à mes yeux tous ces temps d'innocence ;
Le présent s'enrichit d'un passé accrocheur,
Tandis que brille en moi, en l'acte démarcheur,
Cette exaltation : fruit d'une confidence.

Dans ma quête bénigne à l'herbier du destin,
Au jardin de mon âme au dessein clandestin,
Je caresse le puits d'un baroque fantasme...

Album d'une pensée éclose en ma faveur,
J'en polis cette image avec quelque sarcasme,
Sachant bien qu'aujourd'hui je ne suis qu'un rêveur !

©SDGL - Echos Poétiques 2005

 
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ONIRISME

Tricher avec la vie, jouer avec son ombre,
Les stigmates du cœur contristent mon humeur ;
Je parle la souffrance, évoque un mot charmeur,
Propose quelques vers riant d'une idée sombre.

Je suis comme un milieu entre esprit et la chose,
Tantôt ange ou démon portant un regard flou
En l'espace et le temps, mais ne suis point jaloux
Du pire ou du meilleur, assignant ma psychose.

Ah ! oui, je le confesse : en mon imaginaire
Le désordre courtois me paraît débonnaire
D'insolence gratuite, éclairant mon parcours.

L'infini me fait peur, mais il flatte mon âme ;
Si je fraude, lové, Dieu quel fatum j'encours
A l'errance des jours, d'un destin qui me blâme.

©SDGL - Echos Poétiques 2005.
 
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SPLEEN

J'ai trempé en mes pleurs ma plume sevrée d'encre,
Inondant le papier d'un chagrin éperdu ;
Le regard embué et l'esprit confondu,
Face à mon désarroi qui pèse telle une ancre.

Comme un arbre vieilli et rongé par le chancre,
Comme un sentier brumeux, voilé d'inattendu,
Je ressens le grand poids d'un destin suspendu
Qui assombrit mes jours, et ma lumière échancre.

Mon océan d'amour, aux essences fidèles,
N'est qu'un bouquet fané : il n'avait d'immortelles…
La rose dérobée me laisse l'aiguillon.

Mon papier est mouillé d'un cortège de larmes
Épanchées en sanglots nées d'un tracer brouillon :
Un appel, un espoir, un combat…mais sans armes.

© SDGL - Echos Poétiques. 2005
 
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CRÉANCE

Et la source bavarde où se mire le temps,
Délivre cet écho, endémique mémoire,
Complice en la forêt, sensible, et où se moire
La dryade assidue près de l'onde au printemps.

Écoute, ô ma pensée, sois discrète longtemps,
Fredonne ce refrain qui murmure à la gloire
De la nymphe et du breuil son chant incantatoire,
Et s'infiltre en mes sens sublimés entre-temps.

Je recueille, décent, cette ivresse lyrique
Dont ma lyre obligeante, à l'attrait bucolique,
Consigne, noblement, le message pieux.

Au moment où la nuit me surprend, impudente,
Tandis que quelques vers jaillissaient, précieux,
La clepsydre mit fin à ma créance ardente...

© SDGL - Echos Poétiques. 2005
 
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À UNE DAME

Comme une goutte d’eau reflétant la lumière ;
Comme un bel arc-en-ciel naissant au firmament,
Tu es ce rai d’argent qui, délicatement,
Illumine mon corps d’une ardeur printanière.

Au mariage du cœur, aux noces de l’âme
Je confesse l’ardeur des parfums de l’amour,
Et poursuis le délice en ma chair qui s’enflamme,
Pour un divin baiser dans l’agrément du jour.

Mon ivresse fleurit aux sources de ton charme ;
Si parfois j’y décèle une innocente larme,
Il n’est plus belle perle, éclat de diamant,

Née d’une émotion, d’un bonheur manifeste,
Qui glisse sur ta joue, bien angéliquement,
Et dont tu te délies en la douceur du geste.

© SDGL - Echos Poétiques

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COMME UN FILS DE LA MUSE

Marginal et errant entre Orphée et Hésiode,
Modéré par Eros tentant d'unifier,
Dans la médiation, le conflit singulier
Qui m'oppose et meurtrit mon âme qui s'érode,

Je suis captif du sort où mon cœur s'y exode.
Cette double ascendance est âpre à concilier :
Je descends aux Enfers, sans jamais sourciller ;
Comme Orphée, de ma voix dont le charme accommode

Quelque chant plein de miel, pour en chasser le mal,
J'espère qu'Eurydice entendra mon signal…
Et j'irai auprès d'elle, et sans que je l'admire ;

Ne lui parlerai point, nourrissant cet espoir
Que la légende, en moi, ne me puisse point nuire,
Gagnant ce qui, perdu, au barde doit échoir.

© SDGL - Echos Poétiques 2005.
 
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PRINTEMPS

Mille et une senteurs imprègnent la campagne,
Capiteuses au soleil, s'étendant sur le Val ;
Mes sens énamourés ont pour douce compagne
La Nature au printemps : son habit de cristal.

La caresse du vent mon esprit accompagne ;
Dansent les souvenirs comme un doux récital,
Tandis qu'un rossignol, gracieux, ne m'épargne
De son chant délicat, ô combien musical.

Au creux de mes désirs je goûte au bien divin,
Lové dans mon ego je sustente, badin,
Un regard enjoué à tout ce qui m'entoure.

Je suis le moissonneur d'un champ de majesté ;
La saison m'appartient, je rêve et je savoure,
Envoûté d'un présent fleuri d'éternité.

© SDGL - Echos Poétiques. 2005
 
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RENAISSANCE

Au printemps les jardins, les vergers, les gazons,
Peignent au fil des jours et aux jeux de lumières,
Un chatoiement de tons où les roses trémières
S'habillent de velours, autour des frondaisons.

Au zéphyr de l'aurore, au temps des couvaisons,
Les oiseaux édifient leurs aires saisonnières,
S'envolent, matinaux, et tout près des chaumières,
Aux vieux arbres fruitiers scrutent les horizons.

Plumage au brun chamois, doré de noir, de rouge,
Quelques chardonnerets, aux gousses de carouge*,
Se laissent balancer, ivres de gazouillis.

Les branches des lilas ondulent pour séduire,
Caressées par le vent à l'ombre du taillis :
La nature parade et mon coeur est sourire.


* Caroube ou carouge : fruit du caroubier.

© SDGL - Echos Poétiques 2005.

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ARIA DU PRINTEMPS

Séducteur des couleurs, jaune vert et pourprin,
Le printemps a faveur de la fraîche fontaine,
Qu'entourent mille fleurs de frénésie soudaine,
Transpirant leur parfum au soleil : leur écrin.

Aussi chaud qu'un baiser – fidèle pèlerin –
Il honore les jours et courtise la graine ;
Habille en séducteur les champs qui ont l'aubaine
De son aménité où croît le pâturin.

C'est l'époque bénie – célestes fiançailles –
Dont la terre et le ciel, fleurissent les semailles,
Tandis qu'en le bosquet trillent les passereaux.

Promesses de grandeur, de magie de lumière,
Saison des amoureux, d'aèdes pastoraux,
La Nature est la valse, et la vie romancière.

© SDGL - Echos Poétiques. 2005.

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OCÉAN

Quand l’onde est satinée et le soleil s’y moire,
Tandis que les voiliers traversent l’horizon,
Paillettes argentées, d’un éphémère gloire,
Renvoient en l’eau saphir leur charme de saison.

L’océan est un lit où songe un vent d’histoire,
Nourri de tragédies, de pleurs dans l’oraison,
Litanie des marins qui n’ont pour auditoire
Qu’un firmament muet dépourvu de raison.

Je suis comme un aède au seuil de la quiétude,
Fleurissant mes pensées, noyant ma solitude
À l’aquilon lutin complice et envoûtant.

J’observe pondéré, apprécie le silence,
Enivré au bonheur dont je fais allégeance ;
Et mon cœur se marie aux douceurs de l’instant.

© SDGL - Echos Poétiques. 2005

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UN REGARD DANS LA NUIT

Qui n’a rêvé, un soir, quand se ferme la rose,
Et la lune s’extrait, silencieusement,
De derrière le crêt, brodant le firmament,
D’assister à l’envol de l’astre qui s’impose ?

La caresse de l’ombre au silence s’expose,
Puisque à peine entend-on le doux frémissement
Provenant du sous-bois qui geint, craintivement,
Léché d’un vent ténu où la ramée s’oppose.

Je suis le fruit béni de l’accorte nature,
Couronné des faveurs d’une fraîche peinture :
Fresque d’un biotope à l’éternel printemps.

Nuit ! Prends possession de mon âme coquette,
Car mon esprit ne sait offrir une épithète
Qui soit à l’étendue de ton charme à plein temps.

© SDGL - Echos Poétiques. 2005.

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SUPPLIQUE

Dans le creuset d’airain, vallon de ma mémoire,
Où germent le tourment et l’introspection,
Pourrai-je un jour, enfin, obtenir l’onction
Qui libère l’esprit quand la larme se moire ?

J’abandonne ma lyre aux grands dieux du prétoire :
Qu’ils jugent mes maux dans la bénédiction ;
Si j’ai péché, puisse ma condamnation
N’être trop lourd fardeau dans leur exécutoire.

Silencieusement j’espère une réponse ;
Quémande et implorant plutôt que de la ronce,
La rose, en mon souhait, jette son dévolu.

Souverains de l’Olympe en votre probité,
Libérez-moi du doute, un doute irrésolu,
Qu’un diamant divin ceigne ma vérité.

© SDGL - Echos Poétiques. 2005.

barre-echos-2.pngQUAND LA TERRE ET LE CIEL…

Il pleurait sous le bois des larmes de lumière,
Glissant sous les rameaux quand au soleil levant
La sylve en léthargie, effleurée par le vent,
Ouvre un œil au matin dans l’aura printanière.

Un bouquet pastoral, à l’odeur familière,
Disperse les nectars, mariage savant,
Tandis que la mésange en son chant captivant,
Zinzinule un arpège, égayant la clairière.

Sous l’ombrage encor frais, au pied des grands sapins,
Quand la terre et le ciel de luisance sont peints,
Tout devient solennel et galant sanctuaire.

L’angélus du matin poétise mes sens,
Enchéris des faveurs de l’écho éphémère,
Où se mêle en mon cœur comme un parfum d’encens.

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Date de dernière mise à jour : 2019-11-16 17:14:37

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