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Poésies classiques 1ère partie

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LA MUSE RIEUSE

Quand la muse s’amuse, à la rime s’arrime,
Use, abuse, diffuse et ruse avec les mots,
Elle exprime, elle imprime, en prime sans la
frime,
S’attache à la
tâche, vide d’effets grimauds.

Fortiche elle s’affiche à l’hémistiche riche ;
Au pastiche s’entiche et joue adroitement ;
S’entiche mais ne triche, ayant au vers fétiche
Un langage au bagage et gage performant.

Elle fait fi, défie, se fie toujours fiable,
Au goût rafraîchissant de quelques ‘exquis mots’,
Vécus, conçus, reçus, perçus dans l’enviable,
Invitant le lecteur à rire et fuir les maux.

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HAUTE SAVOIE

Quand l’automne, en sous-bois, offre sa beauté pure
Entre crêtes et lacs au cœur de la forêt,
Quand tout devient fraîcheur dans l’écrin de verdure,
Couleurs et harmonie en flattent l’intérêt.

Horizons cotonneux le matin dans la brume,
Sanctuaire invitant au regard exalté
De charme, d’élégance et que l’humus parfume
D’inégalées senteurs par leur intensité.

Venue des hauts sommets une onde cristalline
Trace un sillon d’argent fuyant dans le vallon,
Murmure musical et complainte anodine,
Litanie comparable aux sons d’un violon.

Sous les sapins épais croît une mousse dense,
Dont les rais du soleil marbrent le doux velours ;
Au lamento discret, nostalgique romance,
J’exile mes pensées dans ce début du jour.

Emouvante beauté aux remparts de l’extase
D’un chant sans discordance où rime avec bienfait,
L’équilibre envoûtant que le bocage embrase,
Et cisèle d’orgueil au vernis du parfait.

Dans l’air doux frémissant de fragrance limpide
Quand seul l’éveil des sens flirte avec le hallier,
Les grands épicéas, au maintien intrépide,
S’érigent vers le ciel, immuable ballet.

Sous le charme automnal d’un décor d’altitude,
Quand les nobles rameaux teintent leur frondaison
D’ocre et de vermillon, tout est mansuétude :
Concertant, poétique, ornement de saison.

Plus haut, sur les sommets, quand la montagne gronde
Des orages naissant aux orgueilleux massifs,
Prémices du frimas, mutation profonde,
Peu à peu le climat devient plus agressif.

Défiant fièrement la fraîcheur matinale,
Quand la rosée perdure et résiste au soleil,
Une rose trémière élancée, virginale,
Retarde quelque temps de l’été le sommeil.

Que de sensations quand la vue s’abandonne,
Séduisante à l’autel de mes émotions !
Combien purifiée mon âme ambitionne
À l’ensorcellement de mes convictions !

Puis, dans l’apaisement d’un suprême sourire,
J’entends bruire au lointain les dernières rumeurs
Venues du fond du Val, et sur mon front inscrire
L’ineffable agrément fleurissant mes bonheurs.


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ANNECY

Annecy dont le nom résonne autour du lac
Lorsque s'épanouit le lustre de tes berges,
Et qu'au dessus de l'eau, de l'adret à l'ubac,
Les cygnes solennels glissent sur les eaux vierges.

Calme et tranquillité, au sein d'un patrimoine
Des temps médiévaux, riche passé rural,
Dont le panorama dans un écrin idoine
Charme aujourd'hui l'endroit au champêtre floral.

Dans le froid clair-obscur des lueurs matinales,
Quand les étroites rues s'animent au ciel vif,
Il plait d'imaginer dans les vapeurs brumales,
Tous les Ducs de Nemours – regard méditatif.

Les vieux pavés jouxtant de multiples arcades,
Habillent richement l'autrefois adornant
D'un domisme d'époque au sculpté des façades,
La patine du temps, vif relief permanent.

Dans l'enchevêtrement des quais et des alcôves,
Que de sérénité transpire à chaque pas ;
Mille fleurs aux éclats blancs, vermillons et mauves,
Flattent l'attention d'un charme délicat.


Annecy ville exquise et à l'âme envoûtante,
Dont je cueille, ébloui, l'agrément amoureux,
Je t'offre un cœur conquis, une âme attendrissante,
L'ampleur d'un souvenir ô combien savoureux.


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LE PRINTEMPS DU POETE

Les garrigues, en mai, épandent leurs essences,
Mêlées de miel léger au velours des couleurs ;
Les oiseaux, au maquis, trillent douces romances
Aux soupirs éthérés des brins d’air sur les fleurs.

Dans les jardins fleuris les couronnes de roses,
Blanches, jaunes, carmin à côté des lilas,
Dressent en majesté hampes d’apothéoses,
Offrant l’orgueil naissant tout près des pergolas.

La nature s’habille au baiser du printemps ;
Les gazons reposés, près des sources sereines,
Dessinent des tapis au soyeux éclatant,
Où les beaux papillons en ont fait leurs domaines.

Le poète envoûté, dans le silence chaud,
Peut ouvrir son carnet aux rayons de lumière,
Et, d’un sourire en fleur, assis sous l’arbrisseau,
Ecrire en vers feutrés pour la rose trémière.

 

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ARS LONGA, VITA BREVIS*

Plaisons à notre époque, à la postérité....
Attendre un siècle ou deux : qu'importe l'intervalle ;
Laissons à l'avenir notre Immortalité... ?
Nous ne serons plus là, mais qui sait, sous la dalle,

Nous réjouirons-nous que le Temps dédicace
Quelques aspects plaisants en notre souvenir ;
Jugés par nos neveux, mais bien par contumace,
Puisque seuls nos esprits pourront nous prévenir.

Frères en poésie, plaidons cause commune,
Car si notre folie aux codes du rimeur
Peut ainsi récolter, plus tard, quelque fortune,
C'est dans l'esprit de corps et dans la bonne humeur

Que nous devons oeuvrer pour notre passion.
Rêvons en solitude et unis par la plume,
Même à contre-courant, dans la création :
Le poète est mortel, sa science l'exhume.

Prions, mes chers amis, que la Muse posthume
Ne soit pas enterrée comme sera l’auteur,
Sachant que, très souvent, puisque c’est la coutume,
Si l’on est reconnu ce n’est que du Seigneur.

Si la postérité rend l’honneur qui est dû,
Quelle vienne là-haut frapper à notre porte ;
En notre Paradis nous aurons attendu
Non rongés par nos vers, et qu'un l’espoir colporte.

*L'art est long, la vie est courte.

 

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LUMIERE

Trouver au gré des jours le souffle de la vie,
Un instant de fraîcheur, un sourire, un clin d’œil,
Et au vent de l’amour glaner la mélodie
Qui rythme, sensuel, son ineffable accueil.

Avec les yeux de l’âme, aux richesses du cœur,
Cheminer au profit de l’essence profonde,
Explorer tendrement les portes du bonheur,
Pour qu’un soleil latent s’y révèle et s’y fonde…

Vers la fuite du Temps, et son humeur câline,
Pèlerin de la vie, au chant d’humanité,
Toutes les fleurs du monde, en grâce cristalline,
Seront roses de soie et de complicité.

La richesse de l’âme observant l’essentiel
D’un parcours engrangeant les voix de la sagesse,
Par un acte de foi, autant que sensoriel,
Au jardin des saveurs nous offrira l’ivresse.

Dieu qui me fit humain fait que l’instant qui passe
M’accorde sa lumière et sa compassion,
Afin que mon voyage au jardin que j’embrasse,
Soit tout de poésie et de conviction.

 

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PARALLELISME

Ainsi pour la peinture ou pour la poésie,
Faut-il choisir les fleurs composant les bouquets ;
Un ordre de mérite à saveur d’ambroisie,
Nourri de vifs parfums, de parements coquets.

Armorier la rime est un pèlerinage ;
Mettre force et grandeur sur la toile s’instruit,
Religieusement, d’une grâce en partage,
Dont l’essence est l’amour, la beauté : l’usufruit.

Le primat exclusif au critère métrique
Est l’imitation d’un style harmonieux,
Apanage du rythme, et ou le mélodique
Met l’accent de velours aux vers prestigieux.

Le peintre a liberté pour les tons et le thème ;
Dans le raffinement, aux nuances retient
Selon que son pinceau aux couleurs voit le schème,
Les aspects satinés pour l’art qu’il entretient.

Image et poésie ont l’occulte auréole
D’émouvoir, de séduire et de nous dévoiler,
Un désir de rêver, d’exprimer le symbole

De l’union des sens, et de les consteller.

 

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NULLA DIES SINE LINEA*

La source poétique est une eau de jouvence ;
Un miroir reflétant une onde jaillissant
D'un océan de verve, et teintée de romance,
Où s'attarde une Muse au regard caressant.

Quiconque en ce griffon en contemple son aire,
Est courtisé au charme et à l'harmonieux,
Subit son influence, au lyrisme libère
Son inspiration, plaisir majestueux.

Laisse-moi voir Clio, au travers de tes voiles,
L'intime radiance en mon fervent désir,
Afin de recueillir ce que tu me dévoiles,
Et que ta faveur, seule, en puisse me saisir.

Je ne suis qu'un poète, un preux coureur des mots ;
Ce siècle devient sourd à l'écho de la lyre ;
Jouer avec les mots devient un jeu de maux,
Car la plume, aujourd'hui, n'est plus plaisir de lire.

* Pas un mot sans une ligne.

 

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IN MEDIAS RES*

Au secret de mes vers où rime la nature,
Au concert des oiseaux, au parfum des lilas,
Aux massifs satinés qui chantent leur parure,
Pèlerin, j’apprécie leurs plaisants corrélats.

Un vent léger s’enfuit de l’aval à l’amont,
Comme un couronnement de la magnificence,
Où le vert est léger, s’étend au pied d’un mont,
En une symphonie de charme et d’élégance.

Un lacis bleuissant de sapins enveloppe
L’horizon où le sol et la nue épousés,
Libèrent la vapeur, ténue, et qui achoppe
Dans le creux du vallon et ses écrins boisés.

Dans la chaleur naissante où s’éblouit le jour,
Je mesure l’ampleur de ce fragile empire ;
L’innombrable murmure est un bruit de velours
Dans le frisson du breuil qu’un poème soupire.

* Au milieu des choses.

 

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NUIT DE NOËL

Cette nuit nous irons au-delà de nos rêves,
Tandis qu’en la forêt les sapins enneigés,
Leurs aiguilles lactées, figées comme des glaives,
Se dressent vers un ciel de flocons argentés.

En cet espoir muet de l’Elévation,
L’hostie et le calice ont l’âme du poète ;
Grandiose est la Foi, et la compassion
Unit tous les chrétiens en une même quête.

C’est Noël, ici-bas, que minuit prophétise :
Un signal généreux chargé de rituel,
Et Jésus distribue le bonheur qu’il baptise,
Aux fidèles priant dans l’élan cultuel.

La parole sacrée, à l’instant, a pris Corps,
Couronnée d’une aura d’amour, de tolérance,
Tandis que tous unis près de l’ostensoir d’or,
Apprécient le moment, partageant leur croyance.

 

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NATIVITÉ

Les sapins, dans la nuit, se parent de blancheur,
Quand les flocons serrés enveloppent leurs branches,
Dont la robe feutrée, au velours de fraîcheur,
Fixe ses fins cristaux de broderies étanches.

C’est la Nativité et son Divin cortège ;
Que de dévotion et de hautes ferveurs,
Tandis qu’en la chapelle une chorale arpège
Un chant grégorien dispensé par les chœurs.

À chaque cheminée : des jouets, des cadeaux,
Attendent les enfants qui, d’un sommeil paisible,
Fantasment de féeries, assorties de rondeaux
Apaisants d’harmonie, où tout devient possible.

Le matin sera long dans la blanche bourgade ;
Partout, dans les maisons, la générosité,
L’amour, la foi, la joie, danseront une aubade,
Au Roi Prophète élu, et l’âme en charité.

 

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BELLE NUIT DE NOËL

Belle nuit de Noël faite de miel d’amour,
Où les arbres courbés, que butine la neige
Chargeant leurs grands rameaux d’un manteau bien trop lourd,
Semblent se recueillir en un figé cortège.

Dans le ciel éthéré, nimbé d’un flot d’étoiles
Sublimant l’atmosphère en paillettes d’argent,
La parure est mystique, et, comme mille toiles,
Y découvre sa fresque au regard obligeant.

Là-bas, sous le borée, résonnent au hameau
Les douze coups divins au timbre de promesse,
Dont l’écho, dans la grâce, augure au renouveau,
Annonçant le Seigneur dans la foi de la messe.

De gros flocons d’argent parent sapins et hêtres ;
Dans l’air vif j’aperçois le vieux beffroi ombreux ;
L’hiver me paraît doux et, aux fraîcheurs champêtres,
Religieusement, mon cœur est amoureux.

Belle nuit de Noël au dessein clairvoyant,
L’enfant Jésus est né, l’altruisme est son emblème ;
L’esprit y voit la joie ; le credo du croyant
N’a pour égal plaisir que vivre l’instant même.

 

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LA GROTTE AUX ÉTOILES

Au regard s'apprécient mille et une merveilles,
Où l'on peut admirer un spectacle étonnant ;
Quand tout n'est que féerie : galeries sans pareilles
Se parant d'un trésor, splendide et scintillant.

Les grottes de Maxange, ou la grotte aux étoiles
Mérite bien ce nom : site d'exception ;
Tant de magnificence en fait comme les toiles
Des tableaux recherchés : quelle admiration !

Cavités et avens, rivières souterraines,
Stalagmites, cristaux, voyage dans le Temps ;
Histoire, préhistoire et voûtes mitoyennes :
Les âges ont sculpté des reliefs déroutants,

Théâtre saisissant, précieux sanctuaires,
Où les chasseurs-cueilleurs ont si longtemps vécu...
Un fabuleux voyage en les fossilifères
Et les griffures d'ours : séculaire invaincu.

On entre dans le coeur d'un lieu du fond des âges ;
Vitrine de calcite au Magdalénien ;
Oppressé au parcours de ces secrets voyages,
Revivant cent mille ans, un peu ... historien.

 

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TERRAMER

Les derniers chênes blancs mêlés aux sycomores
Préfigurent la cote et la fin du plateau ;
La ramée s’éclaircit et les plaintes sonores
Me parviennent au loin, tel un bruyant marteau…

L’air sent déjà l’iode, et l’océan du Nord,
Près des sauvages baies, envahissant la terre,
Fait subir ses embruns effleurant le rebord,
Tandis que l’aquilon, glacial et austère,

Sur l’anse découpée en sculpte les accores.
De gros rochers polis émergent des bas-fonds ;
Leur silhouette sombre offrant dès les aurores,
Une onirique image, otage des tréfonds.

Comme un cortège froid, au front proéminent,
La cohorte de pics, dans la vapeur bleuâtre,
Dresse son sédiment dans le vent permanant,
Tressant une ombre blanche en cet amphithéâtre.

Ô ces lentes traînées, éclipsant les étoiles
Quand les nuages d’albe, élégiaquement,
Font écran par instants, en étendant leurs voiles,
Poussés par le vent froid au sombre firmament.

Dans l’environnement qui avive les bruits,
Des vagues distribuent l’humide éclaboussure,
En de grands pleurs d’argent, sans cesse reconstruits…
Mon âme psalmodie dans un chant qui rassure.

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DE LANGUIDES ÉMOIS…

 

J’ai écouté la nuit et lu dans les étoiles ;

J’ai respiré les sons murmurant leurs secrets ;

J’ai senti l’impalpable entouré de ses voiles,

Et j’ai vu, sans les voir, des symboles discrets.

 

Le calme ensorceleur quand les cieux s’angélisent,

Noyant d’ombre alentour les grands bois endormis,

En l’automne troublant dans les tons vaporisent

De languides émois sur mes regards soumis.

 

J’ai entendu le chant des Déesses de Parques ;

J’ai deviné l’extase aux confins sublimés ;

J’ai compris l’harmonie et j’ai perçu les marques

De souverains échos en mes sens exprimés.

 

Mes yeux vers l’empyrée, aux songes symboliques,

Enfleurissent mon cœur d’amènes voluptés,

Quand l’angélus du soir, aux timbres pathétiques,

Me ramène au présent… et loin des déités.

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Date de dernière mise à jour : 2024-02-11 19:57:44

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