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Poésies classiques 4ème partie

Image offerte par "L'univers de Maribel"

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PAYSAGES D'HIVER

Il sourd du fond des bois la plainte du feuillage,
Maltraité par le froid, la rigueur des hivers,
La nature est en deuil, offre l’estampillage
Que la saison octroie de ses effets pervers.

Vivre les grands frimas dans la neige en décembre
Au milieu des sapins décorés tout de blanc,
Me donne le frisson d’être dans l’antichambre
D’un éden enchanteur, généreux et troublant.

J’aperçois au hallier le bien élégant merle ;
Déjà la lune au ciel est un croissant lacté ;
D’un branchage voisin une goutte d’eau perle,
Puis se perd dans le sol et ses cristaux sculptés.

Au fond de la vallée chatoient plusieurs lumières,
Des cercles lumineux éclos de ses hameaux,
Où fleure le parfum de séculaires pierres
Entourées de jardins et quelques vieux ormeaux.


© SDGL-Échos Poétiques. 2005.


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SYMPHONIE CHAMPÊTRE

Quand valsent dans les prés les boutons d'or en fleurs
Caressées par le vent qui souffle son arpège,
Se marient tous les sons, une aubade à l’ampleur
Qui semble provenir d’un cahier de solfège.

Le concert de la vie est paisible romance,
Comme une mélodie pleine d’émotions,
Interpellant nos sens, devenant performance
Quand son aubade croît dans les sensations.

Les cascades et lacs, eaux vives et dormantes,
Comme un tableau vivant s’ajoutent au décor,
Un cadre fascinant aux nuances charmantes
Dont se teintent les bois en un superbe accord.

Qu’il me plait cet écrin du haut lieu savoyard ;
Où j’aime contempler les vallées enneigées,
Paysages bénis d'un haut lieu montagnard,
Dominés de sommets aux harmonies figées.


© SDGL Échos Poétiques. 2005.


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LA MÉMOIRE DES CIMES

Les eaux froides des lacs saisies du gel d’automne
Sont figées de longs mois aux plateaux élevés,
Et seul, dans ce frimas, l’écho du fœhn entonne
De lancinants soupirs sans cesse ravivés.

La neige écrit l’exploit et marque les mémoires
De nombreuses cordées, de simples conquérants,
Hommes audacieux, frêles et dérisoires,
Vouant leur passion aux risques aberrants.

Il en coûte parfois, aux plus impétueux,
Dans des ascensions toute une tragédie,
Mais ne viennent-ils point, souvent présomptueux,
Accomplir un exploit que l’effort leur dédie.

Dans ce décor sculpté de glaciers, de moraines,
Ou de pics s’érigeant fièrement vers le ciel,
Caressés par les vents, tel un chant de sirènes,
Leur rêve et le destin restent l'essentiel

© SDGL - Échos Poétiques. 2005;


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LA PRAIRIE

La prairie resplendit des plans de renoncules,
De généreux parfums venant se disperser,
Et se pare d’atours en cette canicule
Où l’oiseau tient ramage avant de s’élancer.

L’aubépine est en fleurs, se gorgeant de cétoines,
D’abeilles voletant s’enivrant de nectar,
Tandis que dans les prés de denses aigremoines
Inondent le gazon, fleurissant la plupart.

La nature parade en habit de lumière
Qui brille de l’éclat né de sa variété ;
Elle embaume alentour jusqu’en chaque chaumière,
Se propage, discrète, avec complicité.

Quand, à la nuit tombée, s’étend le long silence,
Et que le hibou chasse en quête de mulots,
La lune immaculée fait soudain allégeance
À la tiédeur des lieux sous les haies de bouleaux.


© SDGL - Échos Poétiques. 2005.


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EN SOUS-BOIS

Sertis dans leur écrin qui fleure bon l’alpage,
Futaies d’épicéas, érables et bouleaux,
Voisinent en sous-bois où l’aulne se propage,
Dans la verte vallée traversée de cours d’eaux.

Devant cette eurythmie qu'expose nature
Dans un écosystème au climat rigoureux,
Se marient faune, flore et la grande aventure
Du maintien de la vie en milieu chaleureux.

Royaumes florissants, pondérés, séculaires,
Et havres séducteurs, abris animaliers…
Quelques rares oiseaux en sont les titulaires,
Ayant acquis asile en ces lieux familiers.

Quand la chanson du vent au travers du feuillage
Se répand en écho au lever du soleil,
Les frêles passereaux deviennent l’habillage
D'un tapis de verdure aux brillants sans pareil.
© SDGL - Échos Poétiques. 2005


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PUIS-JE ESPÉRER ?

Puis-je espérer, en mon credo,
Ô ma compagne, un seul murmure
Qui, dans mon coeur, serait parure
Comme un rondo.

Je m'interroge, et mon esprit
Aux questions est sans réponse...
Quant à mon coeur, il ne renonce,
Et me sourit...

Car le silence est mon ami,
Mon confident - aussi mon arme -
Un privilège qui me charme :
Un compromis !

Me sentir seul et rester deux ;
Est-il meilleur autre soi-même ?
Bien belle chance, (ou un dilemme)
À quels enjeux ?

Ces mots en habits d'arlequin
Qui s'agitent en farandole,
Tandis que ma plume s'isole
En mon destin.

Je rendrai grâce à Dieu, du ciel,
Où ma substance incorporelle
Fera l'aveu sensoriel
De "Vie nouvelle".


© SDGL - Échos Poétiques. 2005.


barre-andre.pngREGARDS

La hêtraie sapinière où le grand tétras-lyre
Évolue à l’abri des regards indiscrets,
Attire le poète et lui prête sa lyre,
Lui inspire les vers dont elle a les secrets.

Dans les champs recouverts de silènes dioïques
Et où la vue, superbe, enchante les Écrins,
Les couleurs se marient en belles mosaïques
Où il fait bon rêver dans un milieu qui craint.

Fragile sûrement est cet écosystème
De vallées et de monts, immuables beautés ;
Drapé de cascades que la nature essaime
Dans des cols escarpés et de sommets dotés.

Aux portes de l’Oisans est l’Isère sauvage,
Où les monts alentour sont encore enneigés ;
Ses massifs cristallins limitent le clivage
Entre les champs en fleurs et ses parcs protégés.

Les troupeaux de moutons sont toujours en alpage,
Les vaches reposées  paissent aux herbacés ;
Plus haut dans la moraine un vieux chamois s’engage
Dans les vastes séracs abrupts et crevassés.

Je muse dans les prés, compose quelques mètres
S’articulant au gré de mes alexandrins ;
Je ne puis qu’admirer ; mon esprit se soumettre
Au faste du site, j’en suis le pèlerin.


© SDGL-Échos Poétiques. 2005.


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HARMONIE

Les phalènes affluent le soir au clair de lune
À la lumière crue qui filtre des lampions,
Tandis que les vieux murs, aux brèches opportunes,
Abritent les lézards et quelques scorpions.


Un vol d’engoulevents par dessus la toiture
Sillonne l’atmosphère, et
leur gazouillement
Est une psalmodie ; répand en la nature
Une aubade à la vie, admirable moment.

Je respire ici-bas l’odeur d’anciennes pierres,
Imprégnées du parfum, des relents du passé,
De l’église romane et de son presbytère
Aux valeurs d'un savoir que le temps a tissé.

Ô bien-aimée Provence où puisent mes racines
En ton sol généreux, patrie de l’olivier ;
Je respire au nectar des grappes de glycines
Auquel mon odorat mesure le vivier.

Et du soir au matin quand brillent les étoiles,
Dans les cieux éthérés, balayés par le vent,
Je me prends à rêver, comme un peintre à sa toile
Couronnée de couleurs dans un tableau vivant.

© SDGL-Échos Poétiques. 2005.


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MARAIS

Les phragmites dressés au cœur du marécage
Envahissent les eaux, ondulent sous le vent ;
La fauvette des joncs a quitté le bocage
Et fait un va et vient vers les flots très souvent.

Le site est familier, de nombreuses espèces
S'y abritent pour leur nidification ;
Les oiseaux migrateurs y trouvent les richesses
D’un gîte saisonnier, distant d’agression.

Poissons, invertébrés, se profilent dans l’onde,
Tandis que vient s’ébattre un grand vol de cols-verts,
Quand le martin-pêcheur de par son long bec sonde
Le centre de l’étang y cherchant quelques vers.

Un vol de passereaux s’abat dans les feuillages
Tandis qu’au firmament le soleil disparaît,
Et que soudain le son de leurs bruyants ramages
Semble nous inviter lorsque la nuit paraît.


© SDGL-Échos Poétiques. 2005.


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SOUVENIRS ROMANTIQUES

Il me souvient encor, ô ma douce compagne,
De ce chaste baiser sur ton sein innocent,
Nourri d’émotion que l’amour accompagne
Au champ des passions d’un sentiment naissant.

Tu te prêtais au jeu, complice et puis galante,
Par nos cœurs réunis bercés de purs élans ;
Au royaume des cieux Aphrodite, troublante,
Pesait son doux regard sur nos deux fronts brûlants.

Ta chevelure blonde, éphémère comète,
Parcourant les contours de ton sein dénudé,
S’agitait sous la brise en une valse abstraite,
Caressant ton minois de beauté, inondé.

Loin des rigidités que réserve la vie,
Nous étions très gourmands des saveurs du présent,
Sans nous poser propos, ou de crainte asservie
Aux lendemains douteux souvent nous exposant.

Nos pudiques amours, telles ondes limpides,
Ornaient les flots bleus de cette dévotion :
L’attachement divin que deux amants candides
Se jurent, discrets, comme une citation.

Et quand plaira à Dieu cet hymen qu'il bénisse ;
Sur les ailes du temps d’un parcours bienséant,
Nous unirons nos cœurs, nos destins pour que puisse
Vivre l’idolâtrie qu’à jamais on ressent.

© SDGL - Échos Poétiques.2005.


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JEUNESSE ET VIEILLESSE

Gommer du temps aux ans, gouverner sa jeunesse,
Lui prêter la durée qu'il plairait valider :
Folle philosophie, chimère sans promesse,
Espoir de vanité pour mieux nous gourmander.

Et la flèche du Temps qui blesse la vieillesse
Ne peut guérir, hélas, de ce qui fut conquis...
Tel est ainsi le sort et qui, sans politesse,
S'abat un jour sur nous puisqu'on ne le vainquît.

Jeunesse n'a qu'un temps, vieillesse contre temps :
Spectre disgracieux qui contemple l'automne,
Envieux de Janus au pouvoir exaltant,
N'ayant qu'un seul visage et l'âge qu'il nous donne.

Car plus on devient vieux le temps bien vaniteux,
Sur nos tempes fleurit au blanc impitoyable,
Cernant de toute part au poids calamiteux
D'une ardeur qui s'éteint : destin irrévocable.

La jeunesse est printemps, hiver est la vieillesse ;
- Penser en la jeunesse est savoir bien vieillir - ;
Aux splendeurs d'autrefois, le charme fait noblesse :
S'il est indélicat, il peut nous embellir.

© SDGL-Échos Poétiques. 2005.


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COMPLICITÉ

J’ai lu en ton regard comme on lit un poème,
Fasciné par les mots, ivre de passion,
Tel un fervent lecteur dans le roman qu’il aime,
Sensible au sens du verbe, à la perception.

J’ai lu en ton regard à livre grand ouvert,
Dénudant tes pensées parmi les plus secrètes,
Et comme le poète imaginant un vers,
Mon esprit s’aventure en rêveries discrètes.

J’ai lu en ton regard ce mot divin : amour,
Facile à deviner, attitudes complices,
Tu m’observais aussi, et mieux qu’un long discours,
Nos pensées, de concert, étaient révélatrices.


© SDGL-Échos Poétiques. 2005.


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EN FORÊT

Les sous-bois résonnent à l’arrière saison
Du brame des grands cerfs croisant leurs empaumures,
En d’incessants combats où sous la frondaison
Un vent léger et frais distille ses murmures.

Planant sur le maquis la buse variable
Est en quête de proies, d’innocents campagnols,
Dans son vol circulaire et guette, impitoyable,
Quand chantent dans les haies les discrets rossignols.

Hêtres et châtaigniers sont de bon voisinage,
Et parent la forêt d’un plaisant ornement,
Aux teintes nuancées, poétique apanage
D’un monde de couleurs, mariées habilement.

Le concert de la vie est mélodie agreste,
Une polyphonie dans cette frondaison.
 Le chant harmonieux dans ses accords atteste
La sauvage beauté qu’estampe la saison.

© SDGL-Échos Poétiques. 2005.


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PARADOXE

La folie est un bien dont le mal est adroit,
Tant soit peu que ce mal est un bien nécessaire ;
Aimer à la folie, je le dis, je le crois,
N’est folie des grandeurs quand l’amour est sincère.

Dans la folie des mots passion est maîtresse,
Il faut lire les maux qu’elle peut attirer,
Et comme les émaux dans une œuvre maîtresse,
Pour chercher les défauts : il faut lire aéré.

La folie, nous dit-on, est un mal nécessaire,
Un bien pour un rendu sans compromis au mal,
Si c’est un mal heureux il devient l’émissaire
De ce grain de folie : ne nous va pas si mal.

Le génie, la folie font souvent bon ménage,
J’ai ni l’un pour atout ni l’autre m’accablant ;
Ainsi je me ménage et nage en mon nuage,
Jouissant de mon sort loin d’un concept troublant.

© SDGL-Échos Poétiques. 2005.


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PAYSAGE MARIN

Quand la rosée des mers , la dense farigoule,
Décorent les plateaux au-dessus de Sormiou,
Et que l’on suit la mer, agitée par la houle,
En allant vers les Goudes on aperçoit Riou.

Calanques escarpées, parois impressionnantes,
Pins sylvestres noyés de soleil et de vent,
Innombrables voiliers sur les eaux scintillantes,
Qui défient l’élément dès le jour se levant.

Tout transpire, ici-bas, de capiteux arômes
Séduisant l’odorat par delà les sentiers,
C’est l’odeur de Provence, et ses heureux symptômes,
Qui réchauffe nos cœurs s’en rendant héritiers.

Comment ne s’étonner de prodigue nature,
De cette oblation près de l’écrin de mer,
Tout autour de Marseille, et charmante peinture
Dressée au chevalet d’un tableau qui m’est cher.

© SDGL-Échos Poétiques. 2005.


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L'INSOUMIS

Il vécut au-delà du pardon et du blâme,
Calfeutré dans l’ailleurs d’un bienséant oubli,
Rigoriste penseur, en paix avec son âme
Et souvent philippique à la vox populi.

Il encra sa part d’ombre aux franges des lumières,
Lissa l émotion, la fièvre et sa rancœur,
A la plinthe du mal, en ferventes prières,
Et chassant de l’esprit les larmes de son cœur.

Les rêves récurrents et pensées fugitives,
Les phantasmes pétris dans le destin cruel,
L’épreuve de la vie, et ses humeurs rétives,
L’ont plongé, peu à peu, dans un monde irréel.

Au lieu d’être soldat il se fit déserteur,
Il préféra la rose, éloignant le calice,
Fuyant femme et enfants au cri de la douleur,
Mais fier d’être avec Dieu partageant son supplice.

© SDGL-Échos Poétiques. 2005.


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DANS LE BRIANÇONNAIS

L’Eychauda, le Pelvoux, Notre Dame des Neiges,
Cité de Vauban, ses fortifications ;
Vallée de la Clarée et le mont de la Meije,
Magie floristique, écrin des émotions.

Briançon, ville d’Art au décor de l’histoire ;
Porte de Pignerol, église aux Cordeliers ;
Mais aussi ses remparts d’un passé méritoire
Riche et haut en couleurs aux parfums singuliers.

Sur les vétustes murs, depuis trois centenaires,
Venons nous imprégner du parement du temps,
Du savoir gnomonique en ces cadrans solaires
Dont les fresques encor sont léchées de printemps.

Que j’aime ce plan d’eau dans le parc de la Schappe !
Ces grands espaces verts, musicaux et boisés !
Fontaine des Soupirs et la Maison du Pape !
Ses monuments classés, au temps : poétisés !

Beau portique d’Embrun, de Méane et Dauphine,
Et rue du Pont d’Asfeld dans la vieille Cité ;
Autant d’illustres noms dont l’histoire fascine
L’esprit du visiteur souvent sollicité.

Mais le Briançonnais est l’étrange aventure
Des hommes d’aujourd’hui et d’un très vieux pays,
Où voisinent lichens, airelles et parure
Des mélèzes et des baies sous nos yeux ébahis.

© SDGL-Échos Poétiques. 2005.


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Date de dernière mise à jour : 2020-07-10 08:03:42

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